action sahara solidarité

action sahara solidarité
Montagne du Dahar

A l'ouest de Ras el Oued

vue de douiret

A l'ouest de Ras el Oued, s'étale le grand plateau rocailleux aux oliviers millénaires, arbres tordus par le temps et la vie, les intempéries soudaines et les éléments déchaînés. Ici le vent souffle violemment certains jours de l'année, et lorsque l'orage arrive, il vaut mieux se réfugier rapidement dans les grottes, car la nature est ici imprévisible. Le paysage se creuse et se forme sous les actions des intempéries. Cela nous vaut un paysage superbe, sculpté de manière étrange, parfois pyramidale, de curieux visages de pierre lorgnent vers la vallée, gardiens intemporels des lieux.



Sur ces plateaux rocailleux, de curieuses gravures rupestres nous interrogent, des empreintes, des signes, des prières, des noms gravés dans la pierre, à peine visibles.
Le peuple berbère a pris possession de ces montagnes pierreuses, creusant la roche entre deux épaisses couches de pierre dure, éliminant la pierre tendre pour réaliser des habitations tempérées l'hiver comme l'été. Dans certains villages, des remparts de pierre sont encore visibles, placés dans une véritable stratégie d'invisibilité vis à vis des envahisseurs de la plaine.
Dans les années 1970, les habitants résidaient encore dans ces maisons troglodytes, entourées de petites courettes abritant la cuisine, et le petit bétail. Progressivement, les habitants sont descendus vers la plaine pour habiter des "cubes" modernes avec tout le confort et surtout l'eau courante et l'électricité.
Le silence est revenu hanter les anciennes citadelles troglodytes, très nombreuses dans la région de Tataouine de la plus petite à la plus grande (le site de Guermessa en est un exemple émouvant).
Ces vestiges d'une culture millénaire sont voués à disparaître sous l'effet des éléments violents et de la précarité des sites. Avec eux c'est tout un art de vivre qui s'en va. Les vieux métiers de vannerie et poterie, l'art du tissage, les légendes, la médecine traditionnelle des montagnes et du désert, le langage symbolique des gravures.
Les richesses des sites existent encore, quelques citernes, des sources à demi taries, quelques habitations ayant gardé une solidité toute relative, des gisements d'argile à poterie, des ressources botaniques infinies, une faune sauvage à découvrir, des pistes superbes aux panoramas sublimes, des oasis abandonnées ou à peine exploitées.
Chaque piton rocheux possède sa sentinelle, chaque falaise exploitable ses excavations rocheuses et ses ghorfas en ruine. 
L'association Action Sahara Solidarité, composée de membres investis dans la solidarité au site de Douiret depuis plusieurs années, se proposent de réhabiliter un petit coin de montagne troglodyte, afin d'y placer un projet pilote de développement durable, un exemple écologique, respectueux des ressources naturelles de la montagne, porté par de jeunes tunisiens motivés par la renaissance de leur patrimoine.
Afin de les aider dans cette démarche responsable à dimension humaine, l'association Action Sahara Solidarité met à leur disposition une logistique et le savoir-faire d'ingénieurs agronomes et de spécialistes de l'environnement et des écosystèmes de montagne.
Un projet expérimental qui dynamisera le village et les terres en les respectant dans leur intégralité, une mission de réhabilitation écologique qui pourra servir d'exemple.
le marabout du plateau
A l'issue de cette action, les descendants de ces berbères jebalya, pourront réintégrer le village de leurs ancêtres pour continuer une action économiquement viable qui leur assurera des revenus en milieu rural.
Solidaire et humaniste, ce projet se fera dans la concertation et l'analyse des véritables besoins des habitants. Une formation sur le terrain, permettra aux intervenants locaux de comprendre les véritables enjeux environnementaux et leur permettra d'appréhender les notions d'écologie, d'écosystème, de recyclage, et dynamisera des échanges de savoir-faire interculturels, nécessaire au désenclavement de ces populations défavorisées.

Une place prioritaire sera donnée aux femmes dans ce projet culturel, par la mise en valeur de leur savoir-faire traditionnel, l'artisanat d'art, notamment des tisserandes locales, en leur donnant les moyens de produire dans de bonne conditions, d'exposer leurs travaux et de les exporter.

Superbe création de Yamina, tisserande de Douiret, le motif "losange" que l'on retrouve dans tous les kilims sont représentatifs de la féminité, de la maison, de la procréation. Par ce losange, la femme se raconte depuis la nuit des temps. Les tissages sont le langage des femmes. La grande complexité des motifs s'inscrit dans une tradition orale, une transmission de la mère à la fille, de la soeur ainée à la soeur cadette...Malheureusement, peu de femmes possèdent encore le savoir faire du tissage. Ce métier traditionnel disparaitra avec la nouvelle génération, si nous ne prenons pas conscience qu'il représente un patrimoine exceptionnel.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire