Dans la citadelle antique de Douiret, un millier de personnes vivaient autrefois. Leurs ressources provenaient des oliviers, pas moins de trois moulins activés par des dromadaires tournant la meule, étaient en activité dans le village. Figuiers, orge, légumes, dattes, complétaient les cultures. Chaque unité de maison était organisée en petite ferme avec ses quatre grottes servant de chambres, sa petite cuisine extérieure, ses ghorfas pour engranger les récoltes, sa petite bergerie et la cour fermée protégeant l'intimité de chaque demeure, où couraient les poules et les coqs.
Les ânes servaient de véhicule, les femmes tissaient leurs vêtements, les enfants surveillaient le feu, les vieilles femmes écrasaient l'orge et le blé avec une grosse pierre plate qu'elles tournaient inlassablement. Quand la farine était prête, elles pétrissaient la pâte à pain qu'elles enfournaient sur des poteries brûlantes, à même la paroi. L'odeur de la tabuna remplissait alors l'espace. Les portables n'étant pas encore nés, d'une montagne à l'autre, les hommes s'interpellaient d'une voix forte pour communiquer, profitant de la résonnance de la pierre...le brouhaha de la vie s'engouffrait dans la vallée, mêlé de bêlements et de cris d'enfants...
Le silence a pris possession de la montagne il y a cinquante années.
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